1ere Plénière: Le cadre institutionnel d’intervention des Diasporas dans le développement de leurs pays d’origine.
Objectif: Faire une synthèse des dispositifs et partenariat existants entre l’ Afrique et le «reste du monde», qui soient mobilisables par les Diasporas dans les pays d’immigration afin de mettre en œuvre des projets d’intérêt économique et social dans leurs pays d’origine.
Présidence : Thérèse BASSE, Chef de projet, association ZINGHA
Modérateur : Pierre MILANDOU, Directeur, Agence de Liaison pour l’Insertion, la Création (ALICE)
Intervenants : Patrice FINEL, Conseiller Général, Vice-président chargé de la Coopération Décentralisée; Pierre NDION, chevalier de la légion d’honneur, Consultant en développement local
Après une brève présentation de la plénière par Thérèse BASSE, relayée par Pierre MILANDOU, Patrice FINEL, Conseiller Général, Vice-président chargé à la Coopération, rentré d’une mission en Afrique de l’Ouest, a ouvert les débats. Il a soulevé un certain nombre de questionnements à propos de la coopération. Tout d’abord, des questions sur la dualité de points de vues géographiques quant au développement : point de vue depuis la France, point de vue depuis les pays d’Afrique de l’Ouest. Ensuite, des questions sur les dispositifs existants qui ne devraient pas être mis en œuvre de la même manière selon qu’on les applique dans des pays qui ont du pétrole ou ceux qui n’en ont pas. Il a résumé cette problématique en 3 interrogations :
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Comment aider au développement économique ici et là-bas ?
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Quels sont les échanges, quels genres d’aides apportées ou promouvoir au démarrage?
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Comment mettre en place des moyens, des outils durables pour aider au développement économique afin que le fonctionnement soit assuré localement, et que les besoins fondamentaux (écoles, santé, transports) soient couverts ?
Patrice FINEL a conclu son exposé en soulignant que le problème de la coopération dans les pays francophones, de son point de vue, est un problème qui allie la définition des priorités, la procédure d’aide et la répartition des richesses dans les pays en voie de développement. Toutefois, son souhait ardent, est de faire de la coopération un pôle d’éducation au développement mutuel qui se résumerait au slogan qu’il a lu sur les murs de Bamako, je cite : « un enfant qu’on éduque, c’est un adulte que l’on sauve ». En un mot, veillons à ce que « le blanc » n’arrive pas dans les villages africains comme celui qui sait, qui apporte et fait tout. Eduquons les populations du Sud à combattre cette tradition.
M.VORAVONG, Président du FORIM:
Le Président du FORIM a tout d’abord présenté son Institution avant de donner les axes de contributions éventuels du FORIM auprès de l’ADRNS. C’est une grande première de compter très bientôt parmi les adhérents du FORIM, la 1ère organisation de la Diaspora du Congo Brazzaville.
Le travail à faire ensemble consistera à rassembler les forces vives de la Diaspora en s’appuyant sur des exemples d’actions déjà menées et qui ont réussi. Le FORIM et l’ADRNS feront de cette réalité des vraies solutions à proposer aux Etats, aux Institutions et à la Diaspora dans le cadre du co-développement.
Dans sa longue et précieuse expérience, M.VORAVONG a rappelé que :
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Le FORIM puise son expérience par sa présence dans les négociations entre les Etats du Sud et ceux du Nord (pays ACP), convention libre échange ;
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Le FORIM participe à l’élaboration du rapport de la productivité Sud-Nord qui est établie sur l’échelle de rapport de 1 à 200 ;
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Le FORIM part du constat où les Diasporas et migrants contribuent au développement de la France. A partir de ce constat, comment faire en sorte que dans les rapports humains que l’on arrive à un équilibre entre les pays du Nord et ceux du Sud ;
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Le FORIM décline l’identité nationale comme étant notre diversité ;
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Il a également évoqué, (sous réserve ), le fait qu’il faille sortir de l’assujettissement à l’aide publique venant du Nord.
A la question posée par Thérèse BASSE : « Quelle différence faites-vous entre coopération décentralisée et co-développement » ?
A propos de la différenciation faite sur les nouveaux termes de la coopération et du co-développement, M.VORAVONG a répondu comme suit :
Tout d’abord, le concept de co-développement est parti du fait que les migrants qui viennent dans un pays d’accueil envoient de l’argent dans leur pays d’origine.
Dans un second temps, on a commencé à parler de l’aide apportée au pays d’origine de ces migrants.
De ce fait, il a fallu normaliser et institutionnaliser ces concepts en pensant par exemple à l’aide au retour en y associant les notions de développement à partir des jonctions Etats –Collectivités territoriales, l’Etat et les migrants.
C’est mon point de vue sur le co-développement.
Quant à la Coopération décentralisée, ce sont les relations de coopération entre les Etats et Collectivités territoriales. Cette notion peut-être parfois assimilée au co-développement. Les limites se chevauchent selon les cas.
Par contre quoi qu’il en soit, ces deux approches ne sont pas à confondre avec les transferts effectués par les migrants. Il s’agit dans ce cas des fonds strictement privés.
Intervention de Pierre NDION sur le co-développement:
Pierre NDION s’est exprimé en tant que président d’une association congolaise. Il a cadré son intervention en répondant à la question suivante : « quelle application du co-développement au Congo Brazzaville »?
Sa réponse s’est appuyée sur 3 mises au point :
1- « Au niveau des congolais, entre nous, nous devons savoir qu’en notre propre sein, il y a des voix qui s’élèvent contre ce concept de co-développement. Un contre-courant existe au niveau des intellectuels pour contrer la mise en place de la nouvelle politique du co-développement ;
2- En guise de rappel, il est important de savoir que le Congo Brazzaville a signé le 22 mars 2007 un accord cadre 2007-2011 qui définit toute les interventions dans le domaine du co-développement. Cet accord ouvre à toutes les associations de migrants et tous les porteurs de projets de la Diaspora, des opportunités d’accompagnements à saisir afin de contribuer au développement du pays d’origine.
3- En dehors des opportunités d’accompagnements à saisir par la Diaspora, l’accord cadre prévoit aussi la maîtrise de gestion des flux migratoires entre Etats.
L’application du co-développement au Congo Brazzaville sera à la fois, par l’appui des Etats aux migrants et par la gestion des flux des mêmes migrants en vue de développer leur pays » a-t-il conclu.
Débat : questions-réponses avec Paris et Brazzaville
(extraits de quelques interventions)
A paris :
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Est-ce que la participation aux projets de co-développement passe obligatoirement par une structuration en association, en entreprise ou d’autres formes ?
Pierre NDION a informé les participants qu’il était important de se fédérer pour avoir accès aux subventions négociées entre les Etats pour avoir un appui important.
Ce dispositif permettra de contribuer à aider les associations qui se trouvent sur place à Brazzaville. Le document cadre indique que pour certains cas, il pourra être demandé au porteur du projet d’avoir une contribution de 50% du montant de la subvention.
L’objectif afin de mieux répondre aux attentes de l’accord entre Etats, c’est de mettre en place une fédération d’associations, (une plate-forme) qui peut fédérer les porteurs de projets et les Présidents d’associations ou les personnalités de la Diaspora.
A Brazzaville :
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Dans la structuration de la Diaspora, prendrez-vous en compte la question du genre ?
Oui, la Diaspora est soucieuse de privilégier la place de la femme dans le développement au Congo Brazzaville. Jusqu’à ce jour, tous les efforts de constructions ou de reconstructions au Congo Brazzaville ont toujours été à l’initiative des femmes. Après la période de guerres civiles, ce sont les femmes qui ont tenu des petits commerces dans l’informel pour permettre aux populations de retrouver un strict minimum de survie. Mais, comme dans toutes les avancées, la femme ne doit pas se contenter de revendiquer son rôle de femme sans un travail d’accompagnement. Aux femmes d’être à la hauteur des enjeux. Tout développement du Congo Brazzaville passera par elles.
Conclusion de la 1ère plénière par Thérèse BASSE
Apport des migrants :
A côté d’une organisation tel que le FORIM, nous avons une Diaspora qui s’organise. En faveur de l’Afrique en général et plus particulièrement pour le Congo Brazzaville, nous devons réfléchir comment être efficaces dans nos contributions.
Oui, il existe des dispositifs non exhaustifs à la disposition de la Diaspora : l’aide publique, le cofinancement, la part des collectivités (avec réserves), les programmes d’appuis, le contrat cadre signé entre la France et le Congo Brazzaville, l’épargne des migrants, etc.
Au niveau du Congo Brazzaville, des dispositifs se mettent en place. Les participants à Brazzaville ont signalé l’existence de l’Observatoire de la Concertation.
Dans ce cas, quels sont les objectifs ?
Il y a une forte demande de subventions. Il ne s’agit pas simplement de recevoir un cadeau en obtenant la subvention, mais, d’être pratique dans la réalisation du projet jusqu’à sa pérennisation.
Sur ce, il faudrait savoir monter un bon dossier pour qu’il corresponde aux objectifs visés. De même, il est nécessaire de construire des projets concertés et réfléchis pour bénéficier des mécanismes en place. C’est le rôle des structures comme Espace Créateurs à Brazzaville où des comités paritaires sélectionne les dossiers.
Quelles sont les préoccupations ?
Elles résultent de 2 questions essentielles :
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Comment mettre en place des moyens durables de développement ?
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Comment faire pour avoir des moyens humains de solidarité ?
Pierre MILANDOU rappelle que dans tout développement humain, il est important de savoir que : « ce sont les hommes qui font ; et on ne fait qu’à partir des hommes… » ?
Brazzaville n’a pas été en reste avec la mise en garde qu’au-delà de la difficulté à digérer tout nouveau concept, le co-développement est une chance dans la mesure où nous ne nous laissons pas enfermés au sein d’une intention politique ici et là-bas. Nous africains exposons des projets socio- économiques et culturels en vue de notre développement.