Alpha Condé : « le développement de l’Afrique, passe nécessairement par celui de l’agriculture »

Invité de marque de la 9e édition des Assises nationales de l’agriculture et de l’édition 2017 du Salon internationale de l’agriculture du Maroc (SIAM 2017), le président guinéen a fait un plaidoyer en faveur du soutien à l’agriculture africaine. Selon le président en exercice de l’Union africaine (UA), c’est la seule alternative pour le développement du continent. En la matière, l’expérience marocaine peut servir de modèle aux autres pays du continent, au vu des résultats atteints par le pays grâce à la mise en oeuvre de son Plan Maroc Vert (PMV) et surtout dans le sillage de l’initiative « Triple A » qui vise à accompagner l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique.

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Le président guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’UA continue son plaidoyer en faveur d’une prise de conscience du continent, sur la nécessité de compter sur ses propres ressources pour assurer son développement. Après ses récentes déclarations chocs d’Abidjan puis de Paris, c’est à Meknès au Maroc que le chef de l’Etat guinéen a poursuivi son plaidoyer en faveur « d’une Afrique qui se prend enfin en charge elle-même ». Cette-fois, c’est à l’occasion de l’ouverture des Assises nationales de l’agriculture, qui se sont tenues ce lundi à Meknès, que Alpha Condé a ressassé les voies et moyens qui s’offrent au continent pour affirmer sa souveraineté. « L’Afrique doit prendre son avenir entre ses mains et définir son propre moyen pour gérer sa démocratie. Il faut couper le cordon ombilical avec les pays européens. Nous ne voulons plus d’ingérence qui a donné lieu à la somalisation de la Libye et à l’insécurité dans le Sahel », a réitéré le président en exercice de l’UA pour qui les solutions ne manquent pas surtout au regard du potentiel dont regorge l’Afrique, au delà de l’exploitation des ressources naturelles.

Pour le président guinéen, le développement de l’Afrique passe nécessairement par l’agriculture qui offre plusieurs alternatives crédibles pour la prise en charge des défis prioritaires auxquels sont confrontés les pays africains, notamment la sécurité alimentaire et la création d’emplois en plus de l’objectif d’une croissance durable, soutenue et inclusive.

 « Le développement de nos pays, quelles que soient leurs richesses en matières premières minérales, passe nécessairement par le développement de nos agricultures ». Alpha Condé

Le président guinéen intervenait ainsi à l’ouverture des 9e Assises de l’Agriculture du Maroc qui se tiennent en marge de la 12e édition du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM 2017) qui s’ouvre ce 18 avril toujours à Meknès. Alpha Condé est l’invité d’honneur de ces deux évènements majeurs de l’agriculture marocaine dont il est un habitué puisqu’en 2014 déjà, il était présent en compagnie du président malien Ibrahim Boubacar Keita. La participation du chef d’Etat guinéen à ces rendez-vous annuels s’inscrit dans le cadre de la volonté de son pays de s’inspirer du modèle marocain en matière de développement agricole que met en exergue le SIAM qui enregistre comme chaque année, la participation de plusieurs pays africains et européens. Cette année, c’est l’Italie qui est l’invité d’honneur de l’évènement auquel participent également plusieurs ministres et exposants africains.

L’expérience marocaine, un modèle pour l’Afrique

Les Assises nationales de l’agriculture du Maroc sont traditionnellement consacrées au bilan de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PMV), une stratégie dédiée au secteur lancée en 2008 et qui a permis à ce jour et grâce à un investissement conséquent, de positionner le Maroc comme un des plus grands exportateurs africains de produits agricoles. Avec un taux de mécanisation qui atteint les 90%, le secteur représente aujourd’hui 12% des exportations marocaines.

Le SIAM 2017 qui ouvre ses portes à partir du 18 avril et se poursuivra jusqu’au 23 avril avec la présence d’exposants de plus d’une soixantaine de pays dont une importante partie en provenance des pays du continent sera d’ailleurs l’occasion de mettre en exergue l’avancée enregistrée par le Maroc en matière de développement agricole, un secteur qui fait vivre plus de 70% de la population africaine. Selon le président Condé, la réussite du Plan Maroc Vert, illustre justement « cette Afrique qui se prend en charge par elle-même » et à travers l’Agriculture, pourra « assurer son propre développement ».

Adaptation climatique

C’est de ce modèle qui est axé autour de plusieurs axes transversaux que beaucoup de pays africains veulent s’inspirer comme en témoigne leur présence à ces assises qui ont été placés sous le signe de « Agriculture et sécurité alimentaire au fil de l’eau ». Il s’agit-là d’un autre défi pour le continent à l’heure où l’Afrique doit s’adapter aux effets induits par les changements climatiques à travers notamment l’initiative « Triple A » lancée par le Maroc et qui a été déjà adoptée par plus de trente pays africains dans le cadre du Plan d’action mondial pour le climat. « L’Initiative Triple A, constitue une réponse innovante aux défis posés par le changement climatique en Afrique », s’est félicité le président guinéen qui a d’ailleurs rappelé que c’est pour cette raison qu’elle a été adoptée comme l’un des mécanismes qui devraient servir de feuille de route aux pays du continent à l’occasion du sommet africain du climat qui s’est tenu en marge de la COP 22 en novembre dernier à Marrakech au Maroc.

Les ressources hydriques représentent en effet un enjeu planétaire en matière de sécurité alimentaire et l’utilisation durable de l’eau. Selon les estimations de l’ONU, 70% de l’eau douce utilisée dans le monde sert à la production de produits agricoles et la demande mondiale d’eau dans l’agriculture augmentera d’environ 20% d’ici à 2050.

Source: http://afrique.latribune.fr/entreprises/agriculture/2017-04-18/alpha-conde-le-developpement-de-l-afrique-passe-necessairement-par-celui-de-l-agriculture.html