Diaspora: trois questions à Dimitri M’Foumou-Titi sur la relation avec le Congo en 2019

Le président de l’Association développement relations Nord Sud (ADRNS) se souvient du souhait du président Denis Sassou N’Guesso, formulé à l’adresse de l’artiste Passi, « vouloir une diaspora responsable ». Il nous expliquer sa part de responsabilité dans la relation entre la diaspora et son pays d’origine.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Quelle est la relation l’ADRNS et le Congo ?

Dimitri M’Foumou-Titi (D.M.T.) : Certes, il y a cette globalisation/mondialisation accélérée par la révolution numérique. Nous sommes à l’ère du numérique où nous devrions parler de relations décloisonnées grâce aux nombreuses passerelles entre ADNRS et le Congo. Mais, nous ne perdons pas de vue nos priorités d’agir ensemble pour le pays. Cela suppose de recenser et rassembler nos compatriotes autour de la possibilité d’apports techniques, économiques, scientifiques et associatifs. C’est à ce titre que nous pourrons participer au développement, faire émerger des projets innovants adaptés à notre pays et surtout développer des synergies avec les entreprises en Europe et en Afrique. Face aux divers défis à relever par notre pays, nous adhérons à la volonté du chef de l’Etat d’avoir une « diaspora responsable », susceptible d’établir une relation renouvelée grâce au respect et au contact permanent avec ses institutions.

L.D.B. : Comment comptez-vous procéder ?

D.M.T. : Loin de nous l’idée généralement véhiculée qui consiste à la circonscrire à l’acte de donner de l’argent et/ou du matériel. Nous avons plutôt opté pour une co-construction africaine avec la mise en place d’un projet phare « Une African Valley », un centre consacré au développement économique au niveau du continent. Ce projet sera réalisé grâce à un plan stratégique 2018-2024. En six ans, nous déploierons la vision ADRNS. Elle consiste à rassembler les projets ; créer un fonds ; bâtir un local abritant les cinquante-quatre pays d’Afrique ; publier les outils et méthodes de gestion du local et enfin, donner un large écho des actions menées lors de la tenue des Jeux Olympiques de 2024 en France. Elles s’articuleront en appui des leviers stratégiques pour un développement durable. En quatre points, il s’agit de l’économie fondée sur la connaissance ; de l’agriculture biologique ; de l’économie circulaire et, mettre ensemble les hommes et les femmes de la diaspora. Notre souhait est que cette ressource humaine technique, économique et scientifique fasse partie intégrante pour le développement du pays.

L.D.B. : Quel est le bilan de 2018 ?

D.M.T. : Lors de notre assemblée, nous avons salué le déploiement de nos membres aux événements majeurs de l’année écoulée. En présence du ministre conseiller de l’ambassade du Congo en France, Paul Maloukou, nous avons élaboré un cahier des charges de notre apport sur la tenue des assises de la diaspora à Paris. Entre Congolais, nous avons soutenu les efforts de la Coordination d’appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo. A l’international, nous avons participé à la rencontre de haut niveau à Bruxelles. C’était une semaine avant le cinquième sommet Union africaine-Union européenne qui s’était tenu à Abidjan, sommet de la définition des axes majeurs dans le cadre de la réécriture des accords de Cotonou en cours de négociation pour 2020-2030. Notre contribution a été reprise dans les conclusions de la table ronde « Mobiliser la diaspora pour la construction des villes durables » tenue à Marrakech, au Maroc, en fin d’année.

En 2019, plus que jamais, ADRNS compte agir pour une relation soutenue entre la diaspora et le Congo.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo :

Photo : Dimitri M’Foumou-Titi, président ADRNS

Source: http://www.adiac-congo.com/content/diaspora-trois-questions-dimitri-mfumou-titi-sur-la-relation-avec-le-congo-en-2019-93589