Présentation de la Structure ADRNS devant les parlementaires Panafricains, au parlement Européen de Bruxelles

Madame, Messieurs membres du Parlement Panafricains

Monsieur le Président de la Délégation pour les relations avec

le Parlement panafricain;

Mesdames, Messieurs les Organisations Partenaires du PAP ;

Distingués Invités ;

Mesdames et Messieurs.

Permettez-moi, tout d’abord, de vous adresser au nom de notre structure « l’Association Développement des Relations Nord-Sud », nos salutations et nos remerciements pour cette occasion qui nous est offerte de nous exprimer dans ce lieu pour pouvoir faire remonter les attentes et recommandations de la Société civil de la Diaspora Africaine.

L’Europe et l’Afrique sont séparés que par 14km de Tanger au Maroc à Algésiras en Espagne. C’est pourquoi nous parlons de relations Nord-Sud.

  1. ADRNS pense que d’ici 2030, le continent Africain peut connaître « le plein emplois » et être leader dans l’économie verte1, si les orientations de leurs économies sont réalisées et encouragés dès aujourd’hui.
  2. ADRNS souhaite faire connaître sa définition de la Diaspora qu’elle a qualifié de « Technicienne, Economique, Scientifique et Associative » Diaspora T.E.S.A pour éviter tous les amalgames.
  3. ADRNS veut faire savoir que la diaspora souhaite être responsabilisée et jouer un rôle pour contribuer au débat en cours sur la redéfinition des accords 2020/2030 UE/UA et pour créer les véritables conditions pour un développement de l’Afrique en appui aux politiques.

Un constat partagé :

-L’Afrique détient pratiquement 50% des terres mondiales non cultivées qui conviennent aux cultures vivrières, recensant jusqu’à 450 millions d’hectares non boisés, ni protégés, ni surpeuplés.

-L’Afrique utilise moins de 2% de ses ressources renouvelables en eau, par rapport à une moyenne mondiale s’élevant à 5%.

-L’agriculture va peser 1000 Milliards de dollars en Afrique subsaharienne d’ici 2030, c’est ce qui ressort de l’enquête de 2016 de PricewaterhouseCoopers (PwC)22

-Le boom démographique à venir environ 2,5 milliards d’habitants en 2050 sur le continent.

-D’énormes potentiels de richesses à développer en Afrique.

– Une volonté de viser la sécurité alimentaire.

-De nombreux emplois à créer en développant des chaînes de valeurs et lutter contre la migration.

-Des migrants qui sont des entrepreneurs qui s’ignorent pour leurs pays d’origine.

 

Mesdames et messieurs, à l’heure de la refondation des relations Nord-Sud, notre désir est d’accompagner les différentes initiatives portées par la diaspora qui s’ancrent dans les leviers suivants : l’économie de la connaissance et l’énergie, l’économie circulaire, l’agriculture écologique et enfin la diaspora (les hommes et les femmes) qui ont pour souci leur pays d’origine

Premier levier, c’est l’Économie fondé sur la Connaissance. Elle passe d’abord par une étude des phénomènes naturels par les chercheurs, techniciens ou scientifiques, qui pourront ensuite proposer des innovations aux bienfaits potentiellement infinis, car intégrés à la nature.  Comme le disait Amadou Hampâté Bâ 3:« Le savoir est la seule richesse que l’on puisse entièrement dépenser sans qu’il perde de sa valeur».  Par exemple, nous avons énormément à apprendre de la nature et nous pouvons développer beaucoup de richesse avec l’observation et la transmission de connaissance (c’est le Biomimétisme).

Deuxième levier, c’est l’économie dit Circulaire, elle vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter. Face à l’épuisement de nos ressources, l’économie circulaire propose de produire autrement, en intégrant une exigence écologique à tous les niveaux, de la conception, en passant par la production, jusqu’au recyclage.

Par exemple, on parle de l’économie bleue qui est un modèle économique conçu par l’entrepreneur belge Gunter Pauli4 qui s’efforce de produire ce qui suffit aux besoins de base en valorisant ce qui est disponible localement en s’inspirant du vivant.  Son idée est la suivante: « abolissons les déchets, mais de façon rentable!». Autrement dit, la bonne gestion des déchets alliée à la connaissance produit de la richesse.

Troisième levier, c’est l’agriculture biologique. En effet nous pouvons dire comme Moussa SECK5 que « L’Afrique nourrira le monde » Agronome Sénégalais qui est le président du Consortium panafricain de l’agribusiness et de l’agro-industrie (Panaac) et vice-président de l’Institut panafricain des stratégies (IPS). Il dit également : « La connaissance de l’Afrique est la première condition de sa renaissance. La position de l’Afrique entre les 2 parallèles 40° lui permet, par exemple, de produire toutes les plantes du monde et deux fois en une seule année. En outre, avec 3 milliards d’hectares de terres, plus de 5 000 milliards de m3 d’eau douce, le soleil en toute saison, l’Afrique détient bien les moyens de faire face à la demande alimentaire mondiale et de faire éviter la crise quand la population mondiale doublera dans 50 ans. »Une opportunité : Le Congo-Brazzaville d’où je viens dispose d’un potentiel de production agricole de plus de 10 millions d’ha et seulement le 2% sont valorisés et le secteur agricole contribue pour seulement 4% du PIB national6.

Un exemple concret : C’est le père Godfrey Nzamujo qui résume son ainsi credo « La meilleure manière de combattre la pauvreté, c’est de rendre les pauvres producteurs».  En prenant appui sur le Centre de Songhai qui a été créé en 1985 en République du Bénin c’est aujourd’hui une incroyable initiative de développement local. Il y a désormais des centres de formation, des fermes, des caisses de crédit, des coopératives, des chaînes de montage et de la restauration, des ateliers de recyclage, énergies renouvelables, transformation agro-alimentaire. C’est pourquoi on s’appuyant sur ce modèle réussi en Afrique nous pourrons imaginer exporter nos produits agricoles à l’international.

En matière de création d’emplois, il y a aujourd’hui des programmes qui définissent des modèles tel que l’on peut avoir 1 emploi pour 1 ha a minima. Faisons un rapide calcul et que l’on exploite 500.000 ha on peut mettre au travail plus de 500.000 personnes avec des chaînes de valeurs importantes entraînant des créations d’emplois multiples.

Quatrième levier, ce sont les Hommes et les Femmes de la Diaspora (que nous appellerons Diaspora Technique, Économique, Scientifique et Associative).

N’est-ce pas Jean Bodin7 qui disait: «Il n’est de richesse que d’hommes»

Le co-développement ou le développement solidaire implique – de par sa définition même – une participation active de la société civile, qui est d’ailleurs le plus souvent à l’initiative des projets.

De nombreux projets sont portés par la Diaspora sans l’appui des pouvoirs publics. L’objectif est de favoriser des échanges de « bonnes pratiques » et de promouvoir des synergies entre les différents intervenants qui mettent en œuvre des projets de co-développement.

Par exemple:« Selon une étude de la Banque africaine de développement (BAD), les transferts de fonds de la diaspora africaine subsaharienne atteignent pratiquement 60 milliards de dollars8 américains en 2017» une contribution importante.

Une histoire vraie, celle  de la Corée du Sud qui a été comme bien des  pays d’Afrique il y a quelques temps.

En 1962, le Général Park Chung-hee a réuni les cadres de son pays et leur a tenu ce discours :

« Nous ne pourrons pas développer notre pays sans notre diaspora, êtes-vous d’accord que l’on puisse faire appel dernière et augmenter cette dernière de sortes que nous puissions bénéficier de leurs expériences, compétences et permettre ainsi qu’ils viennent contribuer au redressement du pays?»

Les cadres ont tous accepté et c’est comme cela que la Corée du Sud s’est développée.

Aujourd’hui, la Corée du Sud est un pays qui à produit le premier concurrent de la marque de téléphone américaine.

Qui n’apprécierait pas que chaque président fasse le même appel pour encourager la Diaspora Technique Économique Scientifique et Associative (TESA) à revenir pour développer le pays en l’incitant par des mesures significatives et concrètes ?

C’est ce que nous faisons en France auprès des Ambassades à Paris, Réunir la Diaspora TESA pour réfléchir à sa contribution au développement économique de chaque pays. Par exemple, le samedi 21 avril 2018 nous serons reçu par l’Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris pour animer cette rencontre et nous prévoyons d’autres rencontres avec le Congo-Brazzaville, le Burkina-faso et la République de Centrafrique etc….

Pour conclure mon propos, je souhaiterai vous partager le « projet Fou » que nous avons pour l’Afrique en Europe et dans chaque pays africain. 

En Europe : ADRNS veut acquérir un espace de 5000m² environ. Le continent africain représente 54 pays, l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne, notre souci est de permettre à ce que tout le monde puisse travailler et que nous dans  un état d’Esprit qui met le développement du pays d’origine avant tout pour faire progresser l’Afrique ensemble.

C’est pourquoi, les aménagements proposés devront intégrer ces dimensions et veiller à ce que nous agissons ensemble pour l’Afrique.

En Afrique : Un espace pour la Diaspora TESA entre 500 et 1000m² dans chaque pays Africain.

Ce bâtiment accueillera également des professionnels (auto-entrepreneurs, Consultants,  des porteurs de projets, des Indépendants, Comme des PME et TPE) qui prendront des surfaces à bail sur des courtes ou  longues périodes.

Nous avons établi un cahier des charges qui a permis à un architecte de faire une vidéo d’immersion de notre projet. Dans ce lieu il y aura :

– Un espace pour la santé (un cabinet médical de soins Généralistes, Pédiatres, Infirmières).

– Un espace pour que les pays africains puissent prendre des pavillons (Guichet unique pays)

– Un espace pour l’Union Européenne (guichet unique)

– Un espace pour le social  droits /obligations (Accueil migrants, conseil Social, Juridique,  Avocat)

– Un espace de lecture, bibliothèque, avec un espace pour déjeuner

– Un espace pour la presse et les médias

– Un espace de salle de conférence (salle d’environ 100/200/300 places)

– Des espaces de bureaux à la location (salles de réunions 4, 8,12, 20, 30 places)

– Des espaces de bureaux pour la Diaspora TESA sectorisés ou par projet (Agriculture, Economie circulaire, Solaire, Economie de la connaissance, dans une ambiance de co-working et espaces décloisonnés).

– Des bureaux pour l’Association ADRNS et une équipe de spécialistes (montage de Projets, Economistes et Consultants)

– Un lieu couvert en WIFI, Aménagé et permet la créativité.

Voir le projet : https://www.youtube.com/watch?v=zSQvC4xeGbc

Nous invitons tous ceux qui veulent s’investir dans cette dynamique à se faire connaître via notre site internet www.adrns.org soit à adhérer à notre association, soumettre des projets qui s’inscrivent dans les leviers cités ci-dessus ou bien être un partenaire technique, financier et/ou logistique.

Nous sommes convaincus qu’ensemble nous pourrons faire des exploits. Rassemblons-nous, organisons-nous et bâtissons !

Je vous remercie.

Dimitri M’FOUMOU-TITI, Président d’ADRNS

Contact: contact@adrns.org   website: www.adrns.org

Photos: Le Lynxnews à Bruxelles le mercredi 18 avril 2018

Références :

1 La COP 21 “Accord de Paris” Déc 2015 / COP 22 “Dimension Africaine” Nov 2016 au Maroc / Fonds Bleue “sur la Economie bleue” – Sommet à Oyo Congo en Mars 2017

2 PricewaterhouseCoopers (PwC) Africa intitulée AgTech- don’t wait for the future, create it. Africa Agribusiness Insights Survey 2016.

3 Amadou Hampâté Bâ est un écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale,https://fr.wikipedia.org/wiki/Amadou_Hamp%C3%A2t%C3%A9_B%C3%A2

4 Gunter Pauli est diplômé en économie de l’Université Loyola ( celle de Anvers ), en Belgique et titulaire d’un MBA de l’Insead (Fontainebleau).

5 Moussa seck interviewer par  le 21 mai 2014 par SENWEB

6 (GdC, 2012),(Bizenga, 2011)

7 Né à Angers (France) en 1529 ; Mort à Laon (France) en 1596. Né aux alentours de 1529 à Angers, Jean Bodin est un économiste, philosophe et théoricien politique français de l’époque de la Renaissance.

8 https://talent2africa.com/la-diaspora-60-milliards-par-an-vers-lafrique-a-quelles-fins/